Nous avons tous une idée plus ou moins précise de ce qu’est la violence en général. Mais que savons-nous au juste de la violence conjugale?

Définition du gouvernement du Québec

« La violence conjugale comprend les agressions psychologiques, physiques, verbales et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. Elle peut être vécue dans une relation maritale, extra maritale ou amoureuse, à tous les âges de la vie. »

En résumé la violence conjugale c'est:

  • Un comportement appris et choisis.
  • Dans le but de contrôler, d’avoir du pouvoir.
  • Dans le but de détruire, blesser (de diverses façons).
  • Et ce, de manière répétitive (cyclique).

La violence conjugale n’a pas seulement une dimension sociale, émotive, psychologique ou économique. Elle représente également une dimension criminelle puisqu’elle peut comporter des infractions comme des voies de fait, des menaces ou du harcèlement.

La violence conjugale se produit toujours à l’intérieur d’une relation intime; que la relation soit présente ou passée, que les personnes demeurent ou non sous un même toit et qu’il y ait ou non des enfants. Rien ne prédestine une femme à devenir victime de violence conjugale: ni son âge, ni son statut social ou économique, ni sa culture ou sa religion.

L’alcool, la drogue et le stress peuvent favoriser l’expression de la violence, mais aucun de ces éléments ne peut la justifier; il n’existe pas de substance ou de situation stressante qui possède le pouvoir de rendre quelqu’un violent contre sa volonté. L’utilisation des différentes formes de violence permet à l’agresseur d’adapter ses stratégies de contrôle selon les réactions de sa partenaire.

« La violence conjugale ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. »

Source : • violenceconjugale.gouv.ca, • INSPQ • http://www.lagitee.ca/femmes-5... • Gouvernement du Québec, politique d’intervention en matière de violence conjugale; prévenir, dépister, contrer la violence conjugale, 1995.

Cycle de la violence

  • Ce cycle est mis en place et orchestré par l’agresseur (conjoint, ami), il permet à celui-ci de maintenir sa domination (contrôle) sur sa conjointe.
  • Dans une relation conjugale marquée par la violence, ce cycle se répète plusieurs fois et de façon de plus en plus accélérée.
  • Le cycle de la violence conjugale est un cercle vicieux qui comporte quatre phases: tension, agression, justification, rémission (lune de miel).
  • Plus le cycle se répète, plus la phase de la rémission raccourcit, jusqu’à disparaître. Le régime de terreur étant de plus en plus présent, l’agresseur n’a plus besoin de faire de promesse ou d’excuse pour maintenir son contrôle. De la même façon, la phase de justification peut aussi en venir à disparaitre, l’agresseur n’ayant plus besoin de mettre la faute sur sa conjointe car elle s’attribut elle-même la responsabilité de ce qui s’est produit.
Cycle violence

Tension

Des excès colériques, des silences lourds, de l'intimidation, des regards menaçants.
Anxiété :
Je sens que ça risque d’aller mal, je me sens inquiète, je mets beaucoup d’énergie pour baisser la tension, j’ai peur, je paralyse, j’ai l’impression de marcher sur des œufs.

Agression

Verbale, psychologique, physique, sexuelle, économique, sociale, cyber violence.
Colère et honte :
 Je me sens humiliée, je suis triste, j’ai un sentiment d’injustice, d'outrage et d'impuissance.

Justification

Trouve des excuses, explique pourquoi il y eu éclatement et les raisons sont à l’extérieur de lui.

Responsabilisation : Je vais croire et comprendre ses justifications, si je pouvais l’aider à changer, je vais m’adapter à lui, je doute de mes perceptions (est-ce vraiment une agression?), je me sens responsable et ma colère disparait.

Réconciliation

Tout pour se faire pardonner, demande de l’aide, parle de thérapie, de suicide.
Espoir :
Je vois ses efforts de changement, je lui donne une chance, je l’aide, je retrouve celui que j’aime, je change mes attitudes.

Les conséquences de la violence

Être victime de violence conjugale affecte tous les aspects de vie. Cependant, cette situation passe souvent inaperçue, car elle n’est pas d’emblée considérée comme une cause des symptômes de la femme. Les symptômes peuvent être attribués à un problème de santé mentale, alors qu’il s’agit plutôt de répercussions de la violence conjugale subie.

Les violences conjugales sont complexes et revêtent bien des aspects. Le processus évolue au fil des mois, voire des années. Il n’est pas simple de reconnaître la violence, de savoir quoi faire et pourtant il est important de réagir rapidement. Plus on attend, plus il est difficile de s’en sortir. Difficile mais pas impossible.

Nombreux sont les impacts de la violence conjugale sur les femmes et les enfants, en voici quelques exemples :

  • Perte d’estime de soi et de confiance en soi
  • Diminution des habiletés d’affirmation
  • Symptômes de dépression
  • Peur, insécurité, anxiété
  • Sensation d’être prise au piège
  • Consommation d’alcool, drogue, médicaments (antidépresseurs, analgésiques, anxiolytiques)
  • Pensées et pulsions suicidaires
  • Difficultés à prendre des décisions de façon autonomes
  • Honte, culpabilité, gêne, résignation
  • Isolement social
  • Cacher la violence et prétendre que rien n’est arrivé
  • Ambivalence/sentiment de culpabilité/d’impuissance/ d’injustice/ de colère
  • Méfiance
  • Perte de mémoire, diminution de l’attention, de la concentration
  • Difficulté à établir des priorités
  • Pertes salariales
  • Impression de devenir folle
  • Sentiment d’être jugée, incomprise

Les intervenantes de Mirépi, maison d’hébergement sont là pour vous aider à comprendre et reprendre le pouvoir sur votre vie.

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